C’est la rencontre d’Alexandra Zeidan (Lisbonne – Portugal) et Julie Dubois (Montpellier – France) en septembre 2020 sur Zoom tandis que Mary Sano (Gifu –Japon), danseuse en technique Duncan dite de la troisième génération, débutait une série de cours en ligne durant la crise pandémique.
C’est aussi la rencontre avec Isadora Duncan, figure incontournable de l’Histoire de la danse en Occident, dont le nom rappelle l’image d’une femme ayant quitté corset et pointes pour s’élancer librement pieds nus et en tunique sur les plus grandes scènes européennes du début du XXe siècle. Mue par le désir de donner ses lettres de noblesse à la danse, elle prétendait redécouvrir et développer les « mouvements naturels » à l’œuvre dans le corps, libérant ce dernier des conventions sociales et des contraintes techniques. Une figure plurielle et mythique qui eut à cœur de transmettre sa vision en fondant des écoles. De la première école Duncan qui ouvrit ses portes à Grünewald (Berlin – Allemagne) en 1904, fut formée une première génération de danseuses surnommée les « Isadorables » qui prolongèrent l’élan dont elles héritèrent. Un élan qui, après avoir traversé un siècle, continue de se transmettre aujourd’hui.
Alors que la crise sanitaire connaît des temps d’accalmie, Mary, Alexandra et Julie continuent de travailler ensemble à distance et imaginent des projets en présence. En ce temps de résidence, Alexandra et Julie décident de se retrouver à Montpellier pour continuer de cheminer dans cet héritage. Ainsi, il s’agit finalement d’une rencontre avec vous qui êtes invité.es à venir à La Nef le 2 septembre pour partager un temps de studio ouvert à l’issue de cette semaine de travail.
Alexandra Zeidan
Alexandra débuta son parcours de danseuse alors qu’elle était enfant en danse classique à la Boston Ballet School. Sa passion pour l’art du mouvement l’accompagna tout au long de sa vie et s’approfondit tandis qu’elle commença à étudier la Gyrotonic et la Gyrokinsesis, devenant une enseignante certifiée.
C’est à Paris en 2013, lors de son cursus universitaire, qu’elle découvrit l’œuvre d’Isadora Duncan qui redéfinit son appréhension de l’art ; en se reconnectant à la joie naturelle du mouvement dansant. Attirée par la philosophie d’Isadora, qui prône la liberté et la pureté du mouvement et de l’expression musicale, elle commença à apprendre les premières chorégraphies d’Isadora Duncan de la fin des années 1890 auprès de différentes filiations Duncan à travers l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie. Actuellement, Alexandra continue d’étudier les débuts de la danse moderne et poursuit ses activités d’enseignante et de performeuse.
Dubois Julie
Entre classes préparatoires littéraires, licence de philosophie à la Sorbonne et un Master en danse à Paris VIII, Julie s’est formée à diverses pratiques du mouvement jusqu’à découvrir celle d’Isadora Duncan.
Initiée à cette technique par Amy Swanson, elle a constaté combien la figure d’Isadora Duncan « hantait » notre Histoire de la danse en Occident. Dès lors, elle s’est intéressée au parcours de ses élèves et plus particulièrement à celui de Lisa Duncan. Une recherche qui appréhende les enjeux de mémoire, d’héritage et de filiation, en portant une attention particulière aux figures oubliées du récit historique et aux archives en danse. Cela s’est concrétisé par la rédaction d’un mémoire s’intitulant Lever le voile sur Lisa Duncan : enquête dans les archives d’une adoption dont est né en 2022 un solo.
Tout en continuant de se former auprès de différentes héritières Duncan, Julie tisse entre elles les filiations d’Irma, Anna, Maria-Theresa et Lisa Duncan, toutes élèves et filles d’Isadora Duncan.
Gratuit
Réservation conseillée
Julie Dubois | Alexandra Zeidan |
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